Ce recueil de poésie est publié chez www.manuscrit.com
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L'amour fraternel, sincère et profond, peut parfois, dans la douceur et la tendresse glisser vers l'inceste. Une plaie invisible grandit alors chaque jour, malgré l'oubli, les rêves et la vie qui coule. Un jour la vérité voilée par l'amnésie surgit lorsque la mémoire explose. Une dépression s'installe que seul l'amour et la patience d'un conjoint et de trois enfants peuvent guérir.


UN JOUR DE PLUIE

Je voudrais mourir un jour de pluie
Je voudrais mourir un jour de ciel gris
Je voudrais glisser comme un nuage
Je voudrais glisser un jour d'orage
Seule, sur le sable et sans arme
Chaque goutte coulerait comme une larme
La mort toute ruisselante de douceur
La mort m'emporterait un jour de bonheur
Je ne veux pas de fleurs
Je ne veux pas qu'on pleure
Il ne faut pas gémir
Non, la mort n'est pas triste
Je partirai parmi les rires
Sans bagage
Et je laisserai ma vie
Dans la pluie
Dans l'orage
Je veux mourir un jour de pluie
Un jour de ciel gris
Je veux que l'on me couche
Sur le sable où
Seules
Les vagues me caresseront
Je glisserai
Je deviendrai
Sel
Des larmes de l'océan.

Flamme.
Elle s'élève
Calme douce et silencieuse
Droite et souple
Agitée de soudaines convulsions
Elle cherche à se libérer

Elle essaie de s'envoler
Elle s'étire et s'allonge
Vers le ciel désespérément
Puis retombe, comme épuisée,
Alourdie et tout enflée
Elle s'affole au moindre souffle
Elle s'accroche, elle tient
Et tout à coup s'enfuit
Et disparaît petit à petit
Elle meurt et s'éteint
Alors
Tout redevient triste

La lune
Cet astre
Où l'on aime à se réfugier
Quand la terre ne suffit plus.

Donnez-moi une plume
Pour écrire ce jour
Que de buée et de pluie toujours
Le souffle du vent embrume
La grisaille du ciel qui se crève
Du matin au soir sans trêve
Rythme les discours quotidiens
Inutiles paroles du monde déjà éteint.



Sensations.

Océan
Le froissement éternel
Des vagues sur l'eau
Les falaises d'écume
La fraîcheur de l'air
Qui ruisselle, s'insinue partout
Sous la peau
L'appel du rêve.

Sur les vagues du vent
Une feuille un peu folle
Défie le printemps
Craquante, elle vole
Et se moque du Temps Insolente, elle nargue
Les pousses encore fragiles
Voltige puis repart
Avec son doux délire
Que fait cette arrogante
A semer la folie
Est-elle insouciante
Cette feuille sans vie.


SENTIMENTS HACHES

Innocence truquée
Confiance abusée
Tout mon être trahi
Mon corps volé
Ma bouche souillée
Amour pour l'autre
Sans moi
Je suis oubliée
Désir envolé
Plaisir inconnu
Dégoût
L'amour m'écœurait
Je l'aimais
Il m'a trompée
Utilisée
Enfance salie
Sentiments démolis

Peur solitude
Je me balance
Angoisse
Je me balance
Souffrance
Enfance
Je me balance

Je veux vivre
Je veux rire
Je veux guérir

Désespoir…

Je m'en balance !

Je souffre de n'avoir pas grandi
Je souffre de n'avoir pas su
De n'avoir pas vu
De n'avoir pas compris
Je souffre d'être dans l'erreur
De ne pas savoir choisir
Je souffre de ne pouvoir dire
Je veux je désire
Je souffre de vivre
Dans l'angoisse
Dans la peur.

Elle n'est pas angoisse
Elle vient de si loin
Tapie
Au creux de mon estomac
Présente
Envahissante
Un regard
Un cri
Elle surgit
Du fond de mes rêves
Elle se réveille
Elle m'assaille
Me tourmente
J'ai si mal
Elle est si violente
Elle paralyse mon corps
Me dévore
Encore et encore
Elle devient moi
Je deviens elle
Je n'existe plus

Extraits de "Un mal, des mots"

Disponible sur www.manuscrit.com